
Chabe lance son appel à participations pour le numéro 4 : envoyez nous vos photos ! C'est l'occasion de mettre en avant l'éclectisme des sujets déjà parus dans Chabe avec le travail d'Étienne Faivre qui photographie le monde de la scène queer sous tous ses aspects. Un article signé Camille Gantzer dans le n° 3 du magazine Chabe!, toujours en kiosque.
Sur scène, les lumières des projecteurs caressent les costumes pailletés des artistes. La course, quant à elle, a lieu dans les coulisses du Sonic. Le show La Chaudière est mené avec brio par Patricia. « Chaudepisse » de son nom complet, en référence au « sympathique symptôme qu’inflige la chlamydia », la drag queen a marqué la scène artistique lyonnaise. De son vrai nom Fayse, elle est arrivée à Lyon en 2018 en provenance de Casablanca. « J’ai toujours accompagné le mouvement et le milieu drag, pour les documenter », raconte le photographe Étienne Faivre. « J’ai commencé en janvier 2023, je crois, avec Patricia Chaudepisse notamment. J’ai fait une soirée, puis deux, puis trois et finalement, c’est devenu quelque chose d’assez récurrent dans mon travail photographique. Sur cette sélection de photos, je pense qu’il y a une dizaine de lieux différents. J’ai avant tout accompagné des copaines qui faisaient du drag. »

Patricia crée en 2022 La Chaudière, qui a modestement débuté au Sonic. Premier show drag du milieu, l’événement gagne rapidement en popularité, jusqu’à devenir une icône des soirées queer lyonnaises. « C’était un projet que je voulais faire depuis longtemps », confie Patricia. « Maintenant, on arrive à en organiser dans d’autres lieux et sous d’autres formats, et même dans d’autres villes, comme Valence et Dijon. » « Je pense qu’on met forcément énormément de soi dans la création de son personnage drag », reprend Étienne Faivre. « Dans ma pratique de la photographie, je cherche à capturer de petits éléments, de petites choses qui vont révéler peut-être du plus grand. » Il se remémore sa série pour Chabe! : « Il peut y avoir juste des mains sur un corps, et parfois simplement de la fumée. On ne sait pas ce qu’on va voir, on se laisse aller. Mais j’évoque quelque chose en tout cas, à ce moment- là, qui est plus intime. Je ne suis pas dans la recherche de photos grandiloquentes. Je capture des gestes, les ciseaux, et tout cela sert à révéler l’identité des drags. »

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